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L'angoisse du dimanche soir


Il est 18h. Le week-end touche à sa fin.

Une boule s’installe dans la gorge, l’humeur se voile, les pensées se bousculent : demain, c’est lundi.

Ce malaise, beaucoup le connaissent sans toujours le nommer : c’est l’angoisse du dimanche soir

Pour certains, elle s’impose chaque semaine comme un signal d’alarme. Pour d’autres, elle reste diffuse, presque honteuse et vous vous dites même "Je devrais être content, j’aime mon travail, alors pourquoi est-ce que je me sens si mal le dimanche ? "

Cette angoisse n’est pas anodine. Elle parle de vous et elle mérite qu’on l’écoute.

Beaucoup de personnes connaissent cette sensation désagréable du dimanche soir : une tension diffuse, une boule dans la gorge, un moral en berne, tristesse, irritabilité parfois

Poirtant tout allait bien jusqu’à la fin de l’après-midi, puis sans prévenir, l’humeur change.

C’est bien elle, l’angoisse du dimanche soir. Un phénomène fréquent, mais rarement pris au sérieux, alors qu’il peut révéler bien plus qu’une simple appréhension du lundi.


Quand le travail est en cause


Pour certaines personnes, cette angoisse est un signal clair : le travail ne leur convient plus

Elle peut traduire un malaise concret : surcharge, perte de sens, conflits, pression hiérarchique, environnement toxique…

L’émotion devient alors un indicateur fiable qu’il est temps de s’interroger sur la place qu’occupe le travail dans sa vie.


Claire, ma patiente de 42 ans, cadre commerciale sent monter la tension chaque dimanche depuis plusieurs mois lorsque je la reçois pour la première fois. Le réveil du lundi est difficile, ses pensées tournent en boucle : réunions, objectifs, mails en retard. En thérapie, elle prend conscience que ce malaise traduit une fatigue psychique profonde et une perte de motivation. Son angoisse n’est pas une faiblesse : c’est un signal d’alerte que l'on a écouté pour mettre en place une stratégie thérapeutique qui lui a permis de retrouver le goût du travail et sa liberté d'esprit


Samir, 35 ans, éducateur spécialisé,

aime son métier, mais il rentre chaque week-end vidé. Le dimanche soir, il ressent une lourdeur physique, parfois des maux de tête. En travaillant sur son histoire, il découvre qu’il s’est construit dans un environnement où travailler, c’était s’oublier.

Son corps parle à sa place, le stress chronique s’exprime par les symptômes


Dans ces situations, un accompagnement psychologique peut aider à identifier ce qui relève du contexte professionnel (ambiance, rythme, reconnaissance, valeurs) ce qui dépend de la personne (perfectionnisme, culpabilité, difficulté à poser des limites) et de son histoire, de ses transmissions et culturelles familiale. Toujours entre modèle ou contre modèle.

Le but des consultations, retrouver du sens, du discernement, et envisager des changements concrets, petits ou grands.


Quand le travail n’explique pas tout


Parfois, le paradoxe est frappant : on aime son métier, on s’y sent bien, et pourtant, chaque dimanche soir, la même oppression revient.

Ici, le travail n’est pas le problème, mais un déclencheur. L’émotion rejoue alors une mémoire ancienne.


Élodie, 28 ans, graphiste, aime son poste. Pourtant, le dimanche soir, elle ressent un pincement à la poitrine, sans raison.

En revisitant son passé, elle se souvient : le dimanche soir, son père repartait après le week-end. Elle revivait chaque semaine une séparation affective lourde pour l'enfant quelle était mais aussinpour sa mère qui sombrera dans une dépression

Son corps, fidèle à cette émotion d’enfance, reproduit la même réaction à l’âge adulte.


Julien, 50 ans, professeur, dort mal le dimanche soir. Il se sent tendu, comme avant un contrôle. En parlant de son histoire, il réalise que les lundis de son enfance étaient associés à la peur des notes et du jugement.

L’adulte qu’il est devenu vit bien son travail, mais l’enfant anxieux en lui continue d’anticiper la punition, l'hyper exigence parentales, le fameux " tu aurais pu mieux faire "


Dans ce type de situation, le travail thérapeutique permet de dissocier le passé du présent, comprendre que l’émotion du dimanche soir n’appartient plus à l’aujourd’hui, mais à un souvenir sensoriel, familial ou scolaire encore actif.


L’influence des modèles familiaux


Il n’est pas rare que cette angoisse soit aussi transmise inconsciemment

Certains ont grandi dans des familles où le dimanche soir rimait avec tension : parents anxieux à l’idée de retourner travailler, ambiance morose, disputes ou séparations.

L’enfant, témoin silencieux, apprend à associer la fin du week-end à la fin du plaisir, au retour de la contrainte.


À l’âge adulte, il reproduit sans le savoir ce conditionnement émotionnel familial

Travailler sur soi permet alors de repérer ces héritages invisibles, de redonner au dimanche soir sa neutralité, voire une forme de douceur retrouvée, une libération, des nouvelles possibilités dans la semaine qui s'annonce


Pourquoi consulter ?


Consulter un psychologue n’est pas réservé aux situations extrêmes

L’angoisse du dimanche soir peut être un excellent point d’entrée dans un travail sur soi, car elle parle à la fois du rapport au travail, à la réussite, au temps, et aux origines familiales du stress.


Un accompagnement professionnel aide à :


▪︎ Identifier si le malaise vient d’un déséquilibre dans la vie professionnelle ou d’un vécu émotionnel plus ancien à dissocier émotionnellement par des techniques de thérapie comportementale

▪︎ Mieux comprendre ses besoins et ses limites

▪︎ Mettre en place des ajustements concrets (rythme, communication, gestion du stress).

▪︎ Travailler sur les émotions anciennes qui se rejouent, souvent à notre insu.


Pour conclure


L’angoisse du dimanche soir n’est pas une fatalité.

C’est un message du corps et de la psyché, une invitation à écouter ce qui cherche à se dire.

Parfois, il faut modifier des éléments concrets du quotidien professionnel.

D’autres fois, c’est une part plus ancienne de soi qu’il s’agit d’apaiser.


Prendre ce signal au sérieux, c’est déjà commencer à aller mieux.

Et parfois, cela suffit à rendre au lundi son sens, sa légèreté, ou simplement sa place.

Cela nécessite de travailler sur la notion d'estime de soi, sur le sentiment de réussir sa vie et faire régulièrement lenpoint sur ses valeurs dans la vie.




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